
Foto di Boris Smelov
Il brusio delle voci che ti additava, è spento.
Sei solo nel recinto delle barche oscure.
Cammini forse sul suolo che ondeggia, ma in cuore
Hai un canto diverso da quest’acqua grigia,
Una speranza diversa dal dipartirsi certo,
Dai passi smorti, dal lume a prora che oscilla.
Non ami il fiume d’acque semplici terrestri,
La sua strada lunare in cui si placa il vento.
Piuttosto, dici, su più morte sponde,
Dei palazzi ch’io fui l’alto sfacelo,
Ami solo la notte in quanto notte, e reca,
Torcia d’ogni rinuncia, il tuo destino.
Yves Bonnefoy
(Traduzione di Diana Grange Fiori)
da “Ieri deserto regnante”, in “Yves Bonnefoy, L’opera poetica”, “I Meridiani” Mondadori, 2010
***
Le bruit des voix
Le bruit des voix s’est tu, qui te désignait.
Tu es seul dans l’enclos des barques obscures.
Marches-tu sur ce sol qui bouge, mais tu as
Un autre chant que cette eau grise dans ton cœur,
Un autre espoir que ce départ que l’on assure,
Ces pas mornes, ce feu qui chancelle à l’avant.
Tu n’aimes pas le fleuve aux simples eaux terrestres
Et son chemin de lune où se calme le vent.
Plutôt, dis-tu, plutôt sur de plus mortes rives,
Des palais que je fus le haut délabrement,
Tu n’aimes que la nuit en tant que nuit, qui porte
La torche, ton destin, de tout renoncement.
Yves Bonnefoy
da “Pierre Écrite” (1965), in “Poèmes (1945-1974)”, Mercure de France, 1977