La semina – Philippe Jaccottet

Foto di Raoul Hausmann

Appunti per delle poesie
I.

Vorremmo conservare la purezza,
avesse pure il male piú realtà.

Vorremmo non odiare,
se anche il maltempo disperdesse i semi.

Chi sa la leggerezza che è nei semi
esiterebbe ad adorare il tuono.

II.

Seguo la linea indecisa degli alberi,
dove aerei i piccioni batton l’ali:
tu, carezzata dove nascono i capelli…
Ma sotto le dita s’apre la distanza,
si spezza come paglia il dolce sole.

III.

Terra allo stremo qui. Ma fa che piova
un giorno solo, e un fremito d’umidità
lascia intuire che tornerà nuova.
La morte ha per un attimo quest’aria fresca
del bucaneve…

IV.

In me si staglia il giorno come un toro,
tanto che quasi lo diresti forte…
Potessimo stancare il matador
e ritardare un po’ la messa a morte!

V.

D’inverno, l’albero si raccoglie.

Poi un giorno il riso gorgoglia
e il mormorio delle foglie,
le gemme dei nostri giardini.

Per chi non ama piú nessuno,
la vita è sempre piú lontana.

VI.

O primi giorni di primavera
nel cortile di scuola giocando
tra due classi di vento!

VII.

Sono impaziente e insieme preoccupato:
chi sa che piaghe, che tesori porta
un’altra vita? Scaturisce in gioia
la primavera, o soffia verso morte.
– Ed ecco il merlo. Una ragazza timida
esce di casa. L’alba è nell’erba umida.

VIII.

Vedo, a grande distanza,
la strada coi suoi alberi e le case,
e il vento fresco di questa stagione
che spesso muta senso. Una carretta
passa con sopra dei mobili bianchi
nel sottobosco d’ombre.
Davanti vanno i giorni, e quel che resta,
mi basta poco tempo a farne il conto.

IX.

I mille insetti della pioggia hanno lavorato
tutta la notte; gli alberi sono fioriti di gocce,
il temporale è un rumore di frusta lontana.
Il cielo però è ancora chiaro; e nei giardini
risuona il mattutino degli attrezzi.

X.

Quest’aria che non vedi
porta un uccello lontano
e, senza peso, i semi
da cui crescerà domani
il margine dei boschi.

Oh, come scorre la vita
verso il basso, testarda!

XI.
(La Senna, 14 marzo 1947)

Il fiume incrinato s’intorbida. Le acque salgono
e lavano il lastricato delle rive. Perché dall’Oceano
è sceso l’alto e cupo barcone del vento,
pieno di semi gialli. Fluttua ovunque
un odore d’acqua, lontano e dolciastro… Si trema
soltanto ad avere sorpreso palpebre aprirsi.

(Luccicante, c’era un canale da seguire,
il canale della fabbrica, e si gettava un fiore
alla sorgente, per ritrovarlo in città…)
Ricordo d’infanzia. Mai uguali le acque, mai,
uguali i giorni: e chi prendesse l’acqua tra le mani…

Si accende un fuoco di rami sulla riva.

XII.

È fluido questo verde, trema, brilla,
come zampillo d’acqua di fontana,
sensibile anche al minimo spiracolo; e uno sciame
sembra si sia posato in cima all’albero,
d’api ronzanti; paesaggio leggero
in cui ci chiamano uccelli mai visibili,
voci, senza radici come semi, e pure tu,
coi tuoi ricci spioventi su occhi chiari.

XIII.

Di questa domenica un solo istante ci ha raggiunti,
quando la nostra febbre si è placata, e i venti:
e sotto le luci di strada le cetonie
si accendono, poi si spengono. Luminarie, diresti,
lontane in un parco, forse per la tua festa…
Anch’io avevo creduto in te, anch’io bruciavo
della tua luce, che poi mi ha lasciato. Il loro guscio
scricchiola secco mentre cade nella polvere. Altri salgono,
altri s’infiammano, e io sono rimasto nell’ombra.

XIV.

Ovunque, cenni: i lillà ansiosi di vivere
e i bambini che smarrivano i palloni
dentro i parchi. Poi, quelle zolle rivoltate lí vicino,
che denudavano, radice su radice,
l’odore di donna stanca… Nulla, inezie,
con cui l’aria tesseva la sua tela
tremante… E io la laceravo
a furia d’esser solo e cercar tracce.

XV.

Nuovamente i lillà si sono aperti
(ma non è piú una garanzia per nessuno),
sfrecciano codirossi, e alla domestica,
se parla ai cani, la voce si addolcisce.
Le api lavorano nel pero. E sempre resta
in fondo all’aria, questo ronzio di macchine…

Philippe Jaccottet

(Traduzione di Fabio Pusterla)

da “Philippe Jaccottet, Il barbagianni. L’ignorante”, Einaudi, Torino, 1992

***

La semaison

Notes pour des poèmes
I.

Nous voudrions garder la pureté,
le mal eût-il plus de réalité.

Nous voudrions ne pas porter de haine,
bien que l’orage étourdisse les graines.

Qui sait combien les graines sont légères,
redouterait d’adorer le tonnerre.

II.

Je suis la ligne indécise des arbres
où les pigeons de l’air battent des ailes:
toi qu’on caresse où naissent les cheveux…

Mais sous les doigts déçus par la distance,
le soleil doux se casse comme paille.

III.

La terre ici montre la corde. Mais qu’il pleuve
un seul jour, on devine à son humidité
un trouble dont on sait qu’elle reviendra neuve.
La mort, pour un instant, a cet air de fraîcheur
de la fleur perce-neige…

IV.

Le jour se carre en moi comme un taureau:
on serait près de croire qu’il est fort…

Si l’on pouvait lasser le torero
et retarder un peu la mise à mort!

V.

L’hiver, l’arbre se recueille.

Puis le rire un jour bourdonne
et le murmure des feuilles,
ornement de nos jardins.

Pour qui n’aime plus personne,
La vie est toujours plus loin.

VI.

O premiers jours de printemps
jouant dans la cour d’école
entre deux classes de vent!

VII.

Je m’impatiente et je suis soucieux:
qui sait les plaies et qui sait les trésors
qu’apporte une autre vie? Un printemps peut
jaillir en joie ou souffler vers la mort.
– Voici le merle. Une fille timide
sort de chez soi. L’aube est dans l’herbe humide.

VIII.

A très grande distance,
je vois la rue avec ses arbres, ses maisons,
et le vent frais pour la saison
qui souvent change de sens.
Une charrette passe avec des meubles blancs
dans le sous-bois des ombres.
Les jours s’en vont devant,
ce qui me reste, en peu de temps je le dénombre.

IX.

Les mille insectes de la pluie ont travaillé
toute la nuit; les arbres sont fleuris de gouttes,
l’averse fait le bruit d’un fouet lointain.
Le ciel est pourtant resté clair; dans les jardins,
la cloche des outils sonne matines.

X.

Cet air qu’on ne voit pas
porte un oiseau lointain
et les graines sans poids
dont germera demain
la lisière des bois.

Oh! le cours de la vie
entêté vers en bas!

XI.
(La Seine le 14 mars 1947)

Le fleuve craquelé se trouble. Les eaux montent
et lavent les pavés des berges. Car le vent
comme une barque sombre et haute est descendu
de l’Océan, chargé d’un fret de graines jaunes.
Il flotte une odeur d’eau, lointaine et fade… On tremble,
rien que d’avoir surpris des paupières qui s’ouvrent.

(Il y avait un canal miroitant qu’on suivait,
le canal de l’usine, on jetait une fleur
à la source, pour la retrouver dans la ville…)

Souvenir de l’enfance. Les eaux jamais les mêmes,
ni les jours: celui qui prendrait l’eau dans ses mains…

Quelqu’un allume un feu de branches sur la rive.

XII.

Tout ce vert ne s’amasse pas, mais tremble et brille,
comme on voit le rideau ruisselant des fontaines
sensible au moindre courant d’air; et tout en haut
de l’arbre, il semble qu’un essaim se soit posé
d’abeilles bourdonnant; paysage léger
où des oiseaux jamais visibles nous appellent,
des voix, déracinées comme des graines, et toi,
avec tes mèches retombant sur des yeux clairs.

XIII.

De ce dimanche un seul moment nous a rejoints,
quand les vents avec notre fièvre sont tombés:
et sous la lampe de la rue, les hannetons
s’allument, puis s’éteignent. On dirait des lampions

lointains au fond d’un parc, peut-être pour ta fête…
Moi aussi j’avais cru en toi, et ta lumière
m’a fait brûler, puis m’a quitté. Leur coque sèche
craque en tombant dans la poussière. D’autres montent,
d’autres flamboient, et moi je suis resté dans l’ombre.

XIV.

Tout m’a fait signe: les lilas pressés de vivre
et les enfants qui égaraient leurs balles dans
les parcs. Puis, des carreaux qu’on retournait tout près,
en dénudant racine après racine, l’odeur
de femme travaillée… L’air tissait de ces riens
une toile tremblante. Et je la déchirais,
à force d’être seul et de chercher des traces.

XV.

Les lilas une fois de plus se sont ouverts
(mais ce n’est plus une assurance pour personne),
des rouges-queues fulgurent, et la voix de la bonne
quand elle parle aux chiens s’adoucit. Les abeilles
travaillent dans le poirier. Et toujours demeure,
au fond de l’air, cette vibration de machines…

Philippe Jaccottet

da “L’effraie et autres poésies”, Éditions Gallimard, 1953

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