XXIII
Rosa venuta tardi, nella notte dolente
dove ti afferra la luce delle stelle,
conosci la gioia che dolcemente
dona l’estate alle tue sorelle?
Per giorni e giorni ti vedo esitare
nella guaina chiusa troppo forte.
A ritroso, nascente, ti vedo imitare
la lenta cadenza della morte.
Il tuo mutevole stato ti rende cosciente
di quanto ci resta inafferrato,
l’ineffabile accordo di essere e niente
nel tutto confuso e mescolato.
Rainer Maria Rilke
(Traduzione di Roberto Carifi)
da “Rainer Maria Rilke, Poesie francesi”, Crocetti Editore, 1999
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XXIII
Rose, venue très tard que les nuits amères arrêtent
par leur trop sidérale clarté,
rose, devines-tu les faciles délices complètes
de tes soeurs d’été?
Pendant des jours et des jours je te vois qui hésites
dans ta gaine serrée trop fort.
Rose qui, en naissant, à rebours imites
les lenteurs de la mort.
Ton innombrable état te fait-il connaître
dans un mélange où tout se confond,
cet ineffable accord du néant et de l’être
que nous ignorons?
Rainer Maria Rilke
da “Rainer Maria Rilke, Poèmes français”, H. Kaeser, 1944